«La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter.»
Mère Térésa
Nous avons besoin d’un minimum de confort pour vivre et il vaut mieux être riche que pauvre pour avoir la sécurité et une certaine liberté de mouvement, mais au-delà d’un certain seuil, tout est du superflu. Celui qui connaît Dieu ou le Bouddha vit en paix, il utilise sa précieuse vie au mieux et peut se contenter de peu. Les hommes ont perdu la notion de Dieu ou du Bouddha, la religion leur paraît être un ensemble de vieilles superstitions. Ils ne comprennent donc pas la nécessité de prier et de suivre les préceptes de la voie du Dharma pour épanouir leur cœur et connaître la joie de vivre dans leur vie quotidienne. D’habitude, c’est quand les choses vont mal ou dans l’adversité que l’on cherche de l’aide et qu’on pense à nouveau à prier pour confier sa vie au Bouddha, c’est dommage. Nous avons tant de belles choses nouvelles à apprendre grâce à lui dans l’aventure de la vie. Cultiver le sentiment de reconnaissance permet de se relier au Bouddha et d’épanouir notre cœur. Alors, une spirale de lumière remonte du cœur et épanouit le lotus du sommet de la tête «l’oushounisha».Cet épanouissement intérieur est suggéré par la natte de la statue de Foudomyôô.
Cette ouverture permet de comprendre beaucoup de choses par intuition, et en particulier l’unité de la vie. Toutes les créatures sur terre ont fondamentalement dans le cœur la même force de vie qui leur vient de l’univers. Cette unité de cœur donne envie de faire du bien aux autres êtres sensibles, humains ou animaux. Nous développons alors la grande compassion sans limite, et notre cœur joyeux transmet sa joie même à distance dans le monde. Prier Kangi-ten, nous rend heureux et donne du sens à notre vie qui devient passionnante parce que nous nous sentons utile. En le priant nous sommes inspirés par le Bouddha, il nous utilise alors pour son grand dessein, l’évolution et le bonheur de l’humanité. Chaque jour, on peut faire des choses utiles, aimantes,amusantes.
Nous appartenons à la Nature
Respirer la force de vie qui vient de la terre permet d’être en bonne santé et de rester équilibré.
Le poème de Paul Fort dit :«Le bonheur est dans le pré.» parce que nous appartenons à la nature. Toute la vie sur terre est un échange entre espèces, une symbiose. Notre corps a besoin de recevoir l’énergie invisible qui vient des arbres, des fleurs et des animaux. Regarder longuement un arbre est un bon médicament quand le cœur est perturbé. Grâce à cet échange avec lui, on retrouve le calme.
On peut comprendre le monde en l’analysant par la pensée scientifique comme fait d’éléments chimique inertes, mais c’est une approche insuffisante car le monde est vivant et il nous transmet sa force, son amour, sa beauté pour notre bonheur. Par la sensibilité du cœur, on peut percevoir et communiquer avec cette pulsion de vie qui est partout. Les arbres se gonflent et se contractent légèrement toutes les heures (fait constaté avec des lasers), ils respirent comme nous, tous les végétaux aussi. Chez un fleuriste ou dans un supermarché au rayon des légumes frais, on ressent cette force de vie, mais on ne ressent rien au rayon des boîtes de conserves ou de l’électroménager. De même, un autel de temple bouddhiste où il n’y a pas des fleurs ne respire pas. On ne peut pas expliquer facilement le rayonnement de la vie, mais c’est pourtant évident pour celui qui a un peu de sensibilité. Ce n’est pas par hasard, que l’on représente les Bouddhas, au centre d’une fleur de lotus. Pour connaître notre vraie nature en méditant il faut ouvrir des fleurs de lumière à différents niveaux de notre corps, dessus, dessous et aussi autour de nous, comme si on habitait un grand jardin de lumière. Le Bouddha Shakyamuni a atteint l’illumination sous le grand arbre de la Bodhi qui communique par son branchage avec la vie de l’univers.
Dans le Bouddhisme Shingon, on appelle cette force de vie, Dainitchi-nyorai, le Bouddha Grand Soleil, car tout ce qui existe dans l’univers a été créé à partir de la lumière. Le Bouddha, la force de vie de l’univers, a fabriqué les atomes, les molécules, les cellules et tous les animaux et tant de beauté et d’harmonie dans le monde que l’on ne peut qu’être émerveillé par ce phénomène inouï.
La nature est bonne sans le savoir, elle ne réfléchit pas, elle donne à tous ce dont ils ont besoin.
Quand nous avons un cœur aimant rien n’est plus naturel que d’apporter aux autres le bonheur. Nous vivons alors en harmonie avec le monde sans penser à ‘faire du bien’, ni à suivre une règle morale. C’est spontané.
La présence de Dieu ou du Bouddha est partout dans la vie.
La terre est précieuse parmi toutes les planètes de l’univers, c’est rare la vie sur une planète et d’autant plus, s’il y a beaucoup d’espèces différentes. Toutes les créatures qui vivent sur terre doivent être respectées comme étant la manifestation de cette intelligence lumineuse invisible. Chacune a joué son rôle à un moment de l’évolution du monde pour favoriser notre apparition. Dans l’Antiquité, les druides demandaient l’aide des dieux pour connaître l’avenir et ils cherchaient la réponse en interprétant les signes de la nature. Dieu ou le Bouddha peut parfois nous enseigner sa sagesse par leurs intermédiaires. Le chant d’un oiseau, le mouvement d’un insecte, juste au moment où on dit quelques paroles, peuvent être interprétés comme un signe, auspicieux ou non venant de l’intelligence du monde. C’est le phénomène de la synchronicité. La sagesse de Dieu ou du Bouddha s’exprime à travers tous les êtres en même temps sans faire de différence entre eux, comme s’ils étaient les cellules d’un même corps.
Un jour, la compassion du Bouddha fut testée par les dieux. Un pigeon se réfugia dans la robe du Bouddha pour échapper à un faucon. Celui-ci réclama sa proie au Bouddha en lui disant qu’il lui appartenait et que lui et sa famille faucon allaient mourir s’il ne lui donnait pas la même quantité de viande pour les nourrir. Le Bouddha proposa de donner un morceau de sa propre chair et mis dans un plateau d’une balance le pigeon et de l’autre des morceaux de lui même. Malgré des morceaux de plus en plus gros de lui, mis dans l’autre plateau, il n’arrivait pas à égaliser le poids de viande du pigeon parce que :«Une vie en vaut une autre par rapport à l’intelligence universelle».
Nous ne comprenons pas le phénomène de la vie globale parce que nous voyons des existences séparées les unes des autres, en rivalité les unes avec les autres. Un flux d’énergie lumineuse se propage dans ces différentes apparences en même temps. A chaque incarnation nous nous retrouvons à nouveau pour faire un bout de chemin ensemble. Même le Bouddha a vécu des vies animales avant d’atteindre son état d’homme. Les saints et les Bouddhas ont tous été d’anciens animaux qui ont évolué en humains parce qu’ils avaient éveillé en eux l’esprit de compassion et de sacrifice pour sauver la vie des autres. La vraie solidarité ne se limite pas à celle entre humains, mais englobe tous les êtres sensibles, les animaux gros et petits et les plantes aussi. L’écosystème est un, tout se tient ensemble. La terre est un chaos organisé où les plus petits permettent aux plus gros d’exister. C’est donc juste d’avoir de la compassion pour tous nos amis animaux, les plantes et les minéraux qui ont aussi la nature de Bouddha. Tout l’univers respire la vie. Remercier sans cesse Dieu ou le Bouddha, fait descendre sa lumière dans notre cœur, elle remplit notre corps de joie ce qui nous donne la santé. Puis nos centres d’énergie spirituelle ( chakras ) s’épanouissent comme des fleurs. A la fin de la prière, on peut dédier les mérites de cette pratique en souhaitant le bonheur de tous les êtres, l’harmonie et la paix.
Fondamentalement tous les êtres sont déjà des Bouddhas, même ceux qui se comportent en faisant du mal aux autres. Ceux-ci sont encore des débutants dans le cours de cette évolution globale. Quand quelqu’un s’identifie à son ego, son cœur devient dur et indifférent à la souffrance qu’il produit chez les autres. S’il est désagréable ou injuste avec nous, au lieu de devenir comme lui en le haïssant et en souhaitant sa perte, il est préférable de voir le Bouddha en lui. Il faut considérer qu’il est un Bouddha caché qui veut nous purifier d’un mauvais karma de notre passé, ou qu’il nous demande de l’aide pour que nous priions pour son évolution afin d’en faire un humain civilisé. Les enfants n’ont pas leur cerveau suffisamment développé, c’est pour cette raison qu’ils font des caprices et se fâchent s’ils doivent renoncer à quelque chose. Faut-il les détester pour cela? Certains adultes sont restés très bébés dans certains domaines. Peut-être que cela vient de nos vies antérieures? Ceux qui aiment la guerre ou le combat politique n’ont pas été des herbivores dans leurs vies lointaines, c’est sûr. Au lieu de nous envier les uns les autres, de comparer ce que nous sommes ou ce que nous avons, nous pourrions penser à nous entraider. Si nous faisons du bien à un seul être, cela enrichira l’humanité entière et ce bienfait nous reviendra plus tard au bon moment, de manière inattendue.
La bonne longueur d’onde, c’est cultiver la joie intérieure
Que peut-on dire de l’intelligence qui a créé la vie sur Terre? Qu’elle est toujours présente et en action maintenant, et qu’elle poursuit sa création en s’exprimant dans nos vies de tous les jours. Mais pour mieux la recevoir et être constamment inspiré par elle, il faut garder son cœur ouvert en cultivant quotidiennement la reconnaissance qui fait venir les ondes de joie du monde des Bouddhas. C’est comme un poste de radio qui doit se régler sur la bonne fréquence. Ensuite, la joie dans notre cœur va attirer dans notre vie, le bonheur et les gens qui sont positifs.
J’aime parler aux arbres et aux animaux et je crois bien qu’ils me comprennent. Cela fait du bien d’avoir des amis si gentils. Mais pas toujours, ils ont leur caractère comme les humains. Je connais aussi une jeune femme sensible et intelligente qui déprimait en vivant en ville. Le simple fait d’aller vivre à la campagne, d’avoir un jardin, de nourrir des animaux domestiques ordinaires et d’être entourée d’arbres, a fait disparaître la maladie. Avant, elle se sentait comme entourée d’un sol de béton gris qui obstruait les canaux vitaux qui la reliait à la terre. Après, en vivant à la campagne, elle se voyait devenue comme un arbre en fleur, un magnolia.
La nature respire l’amour, la beauté, l’harmonie et si nous la regardons avec émerveillement en la remerciant nous créerons des liens vitaux et nous attirerons des forces dans notre cœur, celles de la paix, de la santé.
De même, nous pouvons stimuler en nous la joie de vivre, en remerciant d’exister le Bouddha dans toutes les petites choses ordinaires que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Même les fleurs en pot peuvent être des amies bénéfiques pour notre santé.
On peut aussi regarder avec reconnaissance des objets qui nous ont été offerts et qui sont des signes de confiance mutuelle et de respect. C’est important de s’entourer d’objets offerts ou de calligraphies de gens que nous avons aimés et respectés. Une calligraphie est un lien précieux avec un maître, qui restera désormais proche de nous, tant que nous respecterons son écriture sur un petit carton blanc. Reconnaître signifie, connaître à nouveau, revivre en nous des moments de bonheur. Quand nous pensons à des souvenirs de manière joyeuse et reconnaissante, nous respirons à nouveau ces mêmes ondes de bonheur.
Dans la religion, l’influence bénéfique et les enseignements se transmettent par des symboles.
Par exemple, dans le temple de Komyo-in, nous avons les deux grands mandalas du Shingon. Ils ont été offerts par des amis moines, maîtres de temple, qui ont été touchés des efforts que nous faisions pour apprendre et pratiquer le Shingon. Pendant des années, c’était mon rêve de les avoir, puis un jour ils sont arrivés tout seuls, sans que je ne demande rien à personne. J’avais juste beaucoup prié Kangi-ten et Kokouzo, le bodhisattva qui garde les trésors du ciel. Je pense, que depuis les mondes invisibles les grands religieux ou les ancêtres veillent et voient les désirs de ceux qui prient. Au bon moment, ils les récompensent. A chaque fois que j’entre dans le temple, je suis ému et je remercie quand je regarde les statues et les objets qui ont été offerts par nos amis japonais. Ainsi que le mobilier ou les tissus décoratifs du temple Komyo-in qui nous ont été offerts par le grand temple de Kawasaki-taishi. C’est devant la porte de ce temple, que ma femme et moi, nous avons fait en hiver pendant plusieurs années, la mendicité publique (Takuhatsu), en tenant devant nous une pancarte. Dessus était marqué: «Aidez-nous à construire un temple en France ».
Au Japon et en France, des amis nous ont aidé à faire connaître l’enseignement de Kobo-daishi en Occident. Il y a des gens bien, qui ont la foi et qui voient loin. Cette aide a été précieuse et elle nous a encouragés à continuer nos efforts. Merci à tous.
Ce qui salit le cœur et nous coupe de la source d’amour
Les gens font théoriquement attention à respecter les préceptes bouddhistes de ne pas nuire. Mais ils ne sont pas assez vigilants concernant ce qu’ils disent. Beaucoup de gens ne savent pas assez se taire et écouter les autres, ni ne cherchent à les comprendre sans les juger. Souvent les conversations sont passionnées et il faut faire attention aux mots qu’on utilise. La sagesse populaire de tout les pays conseille de réfléchir avant de parler.En français «Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler», en japonais:«La bouche est la source d’ennuis». Dans l’Antiquité en Grèce quelqu’un demanda de manger la meilleure chose, le cuisinier apporta de la langue. Le lendemain ,il demanda la pire des choses et le cuisinier apporta le même plat. Il faut éviter les gros mots, les injures ou les paroles blessantes. Celui qui les prononce pense qu’il est drôle mais il ne l’est pas et cela laisse des traces dans le cœur des gens pendant des années.
Les dix préceptes moraux (juzenkaï) disent qu’il ne faut pas médire, ne pas mentir, ne pas exagérer, ne pas être équivoque dans ses propos parce que cela crée de la dysharmonie en soi et chez les autres. C’est pourquoi le maître Confucius ( 551 av-JC ) met en garde contre les trois mauvais amis. Ce sont les flatteurs, les hypocrites et les beaux parleurs. Les fréquenter apporte beaucoup d’ennuis parce qu’ils cherchent à tromper les autres à leurs profits. Cela crée des conflits.
Ne pas prendre parti, ni s’énerver permet de garder son cœur paisible. C’est un vrai trésor de le garder pur et calme.
Nous sommes donc responsables d’assurer notre bonheur en choisissant qui nous fréquentons et ce que nous faisons de notre temps dans la vie. Sur un drap très propre, la moindre poussière qui se dépose se voit immédiatement. Avec le temps, la pratique de la méditation rend très sensible aux influences invisibles. On raconte qu’une sainte musulmane avait reçu pour s’éclairer de l’huile venant du palais du roi et que depuis ce jour-là sa vision de Dieu s’était obscurcie. Elle rendit l’huile au palais et retrouva sa pureté intérieure et son contact avec Dieu. Si on veut garder son cœur pur, il faut éviter de recevoir des offrandes de personnes perturbées ou malintentionnées.
Les gens sont remplis de pensées de frustrations ou de ressentiments. Des livres malsains ou des films avec des images de violence et de sadisme, déplacent les émotions internes sur l’écran pour les défouler. Pourtant, à la longue, cela salit le cœur qui s’endurcit et s’habitue à la violence. Les bandes dessinées pour les enfants sont d’une grande violence. Nous sommes tous influençables et les moyens pour nous manipuler sont de plus en plus subtils.
Chercher les bonnes influences et fuir les mauvaises demandent de la vigilance et un peu de bon sens. Comment se sent-on après avoir fréquenté un lieu, une personne, avoir vu un film ? Le cœur nous dit aussitôt si c’est bon ou mauvais, pas besoin de réfléchir trop longtemps.
La prière dans la vie quotidienne
Alexis Carrel a dit:«La prière vraie est une manière de vivre, la vie la plus vraie est littéralement une prière».Quand je pense aux maîtres que nous avons tant admirés, ce qui est le plus étonnant chez eux, c’était la dignité de leur maintien. Chaque geste, chaque parole, chaque idée étaient l’expression de la paix et de l’harmonie intérieure qu’ils avaient réalisés.
La vie monastique est un long entraînement pour acquérir la maîtrise de soi. Dans les temples au Japon, les moines commencent la journée à 5h du matin en priant pendant une heure. Puis ils nettoient le temple en balayant partout et en passant le sol à l’eau. Nettoyer l’extérieur, revient à nettoyer l’intérieur, cette action libère des passions et du karma négatif. Une fois par an, ils font un grand nettoyage en automne. Dans le Tendai, il paraît qu’il y a une grande ascèse où le moine ne sort pas du temple pendant douze ans et il ne fait que nettoyer et prier. Si nous voulons découvrir des trésors en nous, il faut choisir de consacrer du temps à se purifier et renoncer à tout ce qui peut disperser notre attention de la vie intérieure. L’atmosphère sacrée d’un temple a été crée par l’accumulation des prières des moines qui favorisent la descente de la lumière du monde des Bouddhas sur les statues de l’autel. Cette énergie pure dissout toutes les pensées négatives de haine, de jalousie, de tristesse, que les fidèles amènent avec eux en venant prier. C’est comme un bain public et il faut constamment renouveler cette énergie pure. S’occuper d’un temple demande beaucoup de constance de la part des moines pour rester à un bon niveau et servir de canal. Ce n’est pas facile car il faut faire beaucoup de choses à l’extérieur tout en restant concentré intérieurement. Les religieux doivent être disponibles pour écouter, conseiller, aider, tout en se protégeant de l’agitation émotionnelle des hommes. En général, ils arrivent à garder le contact avec le monde des Bouddhas en ayant un endroit dans le temple réservé à leurs pratiques personnelles.
Une hygiène de vie et le respect d’un horaire strict leur permet de passer de nombreuses heures à pratiquer la méditation sur le vide qui nettoie les émotions négatives. Les rituels de feu devant Foudomyôô brûle le karma négatif et l’étude de la sagesse du Bouddha apporte le bonheur et relativise les soucis. Après avoir prié ensemble devant le Bouddha, tout le monde se sent plus heureux. La prière est plus efficace en groupe parce que la joie diffuse d’un cœur à l’autre. Chacun apporte un peu de sa sagesse aux autres. C’est très utile de venir prier au temple avant un rendez- vous important ou un examen, les obstacles disparaissent, tout est facilité. Pour mieux recevoir la grâce des Bouddhas, il faut les remercier car c’est ainsi que se maintient le lien avec eux. Quand on prend conscience de la transformation qui s’opère en nous et dans notre entourage en cultivant consciemment le sentiment de reconnaissance, cela donne envie de pratiquer la méditation en continu dans la vie quotidienne.
Il suffit de voir la présence de Dieu ou du Bouddha partout et de le remercier pour ses bienfaits. Imaginez que vous êtes une petite cellule qui se promène dans un corps vivant qui est le monde.
Cela donne de multiples occasions de faire des actes bons et de répéter une prière à chaque fois.
Par exemple, en sauvant un papillon de la noyade, une souris dans un piège ou en donnant de la nourriture à son chat. Et quand on va faire les courses, on dit des petit mots gentils aux caissières des supermarchés ou aux gens que l’on croise et qui ont triste mine. Les hommes ont besoin de se sentir appréciés pour s’aimer eux-mêmes. Que derrière nous, il reste toujours un parfum de gentillesse qui rend heureux de vivre.
La prière devient permanente. Il n’y a donc plus des heures consacrées à la prière, et d’autres à la vie profane. Le temple est partout, le Bouddha est dans toutes les créatures et les plantes, et le soleil…et aussi les objets ordinaires. Il est partout, et on lui dit merci pour tout ce qu’il nous apporte, quelle que soit la forme où il nous apparaît.
Cultiver consciemment ce sentiment donne de la constance à la pratique, il n’y a plus le piège du laisser-aller quand on n’est pas dans le temple. Si on voit le Bouddha en action partout, on le remercie pour tout ce qu’il fait à travers l’activité en ville de tous les êtres ordinaires. Merci le conducteur du train, l’électricien , le balayeur , le boulanger…..
Par exemple, nous pouvons admirer quelqu’un pour ses qualités ou la qualité de ce qu’il fait et alors prier le Bouddha de continuer à se manifester constamment en lui. C’est un très bon moyen de développer les mêmes qualités que ceux que nous aimons ou admirons.
Nous pouvons aussi remercier les Bouddhas pour les qualités que nous avons développées en pratiquant la méditation. C’est une grande erreur de se croire auto-suffisant et de penser que nous fabriquons des qualités par la répétition de nos mantras. Les mantras ouvrent des portes mais ce sont les Bouddhas qui font venir la lumière en nous. La preuve est que sans la méditation journalière, notre cœur se durcit et perd sa compassion. Donc, c’est grâce aux Bouddhas que nous sommes devenus meilleurs. C’est très important de comprendre cela car le démon veut se croire autonome par orgueil, tandis que le saint remercie Dieu ou le Bouddha sans cesse et s’humilie.
Si nous voulons ressembler à nos maîtres que nous avons admirés pour leurs qualités. Maintenant en les priant, nous les appelons souvent dans notre cœur en espérant un jour devenir aussi bien qu’eux-mêmes. Là encore nous les remercions de nous aider.
Le sutra de la Prajnaparamita enseigne que le vide est la forme et la forme la manifestation du vide. Remercions donc le vide de se manifester constamment dans notre vie concrète. Et que notre vie devienne une sorte de prière en action pour donner du bonheur aux autres. Agissons comme les moines qui vivent retirés du monde et prient en secret pour rester modeste et se protéger des curieux. Celui qui communique consciemment avec le monde des Bouddhas développe une grande sagesse, c’est à dire qu’il renonce au monde, il ne souhaite rien pour lui-même dans ce monde, il veut juste rester dans la vacuité et atteindre ainsi la connaissance suprême. C’est ainsi qu’il peut vraiment rendre service aux autres êtres vivants en toute discrétion, sans agir directement. En cas de conflit, il reste sans prendre parti pour un camp ou l’autre, il prie pour que le Bouddha s’exprime parfaitement chez les deux et qu’il crée à nouveau l’harmonie. Sans se mettre en avant, en cultivant un maintien discret, humble, on passe inaperçu et ainsi on reste soi-même en harmonie avec la vie.
Changer le monde
Les hommes, qui dirigent le monde, font des guerres parce qu’ils vivent en ayant une vision duelle du monde, ils cherchent à prendre les ressources des autres pays, à s’enrichir et dominer. L’amour de son pays ne justifie pas que l’on sacrifie la vie d’autrui. En écoutant la propagande, on croit se battre pour son pays mais on ne fait qu’enrichir davantage quelques multinationales .
La bonté ne se décide pas, par la volonté ou par l’intelligence. Ceux qui sont bons font des actes bons naturellement parce qu’ils sont en empathie avec les autres, leur cœur est ouvert. Si quelqu’un, qui a été élevé dans une grande école réservée aux riches, veut être bon avec les pauvres, il le fera avec condescendance. Au fond de lui, il méprise le peuple. Ce n’est pas de la bonté mais du calcul électoral pour favoriser une élection par exemple. Au 16è siècle, Saint Vincent de Paul s’occupait des pauvres qui mouraient de faim dans les rues de Paris et il quémandait auprès des riches de l’argent pour les nourrir. Parfois, il était invité à leur table, mais il arrivait souvent en retard car il apportait du pain qu’il avait mendié lui-même dans les rues, pour le partager avec eux. Il voulait que les riches mangent le pain des pauvres pour qu’ils se sentent solidaires avec eux. Ouvrir son cœur, cela demande de devenir soi- même humble et de se sentir proche et concerné par la misère de tous les malheureux du monde comme s’ils étaient de notre propre famille. C’est cela obtenir la grande compassion sans limite, la daibodaishin.
Dans le rituel du christianisme, chanté le soir dans les couvents, on dit que «Dieu rejette les puissants qui dirigent le monde, il élève les humbles et renvoie les riches les mains vides».
Les grands maîtres spirituels comme Jésus,Shakyamuni, et plus tard Kobo-daishi rayonnaient leur bonté par leur personnalité et leurs actes. Leurs enseignements nous guident encore aujourd’hui, c’est ainsi qu’ils ont changé l’histoire du monde.
Si nous voulons, nous aussi, changer le monde, il faut commencer par s’améliorer soi-même, car la qualité de nos actes, de nos paroles et de nos pensées agit sur le monde. Le niveau de la pratique spirituel intérieure doit se manifester à l’extérieur par la qualité du maintien, des propos, de la douceur et la délicatesse des sentiments. Nous devons tous devenir des Bouddhas dans la vie de tous les jours et ainsi nous changerons petit à petit le cœur des hommes par la pensée bienveillante.
Il ne faut détester rien, ni personne pour garder son cœur lumineux et doux, mais je reconnais que ce n’est pas toujours facile. Pour nous aider à rester en paix et serein, il faut accepter l’impermanence, car de toute façon tout disparaît un jour. Selon un proverbe aborigène : «Nous sommes tous des visiteurs de ce temps, de ce lieu. Nous ne faisons que les traverser. Notre but ici est d’observer, d’apprendre, de grandir, d’aimer…..Après quoi, nous rentrons à la maison». Notre passage sur Terre a juste pour but de développer le sens de l’unité de la vie, une des qualités de Bouddha.
Se libérer de l’ego
Faire de la compassion et du sentiment de reconnaissance pour tout ce que vous avez reçu, le fondement de votre philosophie de vie, vous libérera de la prison de l’ego. Ce n’est pas vous qui vivez, ce sont les autres qui vous font vivre. Prier pour les quatre bienfaiteurs qui sont les parents, le Dharma ( Bouddha, enseignement, sangha), le pays et tous les êtres, agrandira votre esprit et vous comprendrez mieux ce qui se passe autour de vous. Finalement vous atteindrez l’éveil spirituel.
«Tout ce qui vit, ce sont mes quatre bienfaiteurs», Kobo-daishi dans le Jujushinron
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